Email : massacrierchristel@gmail.com

Statut : Psychologue clinicienne / Doctorante

Année d’inscription : 2016

Directeur de thèse : Jean-Jacques Rassial

Titre de la thèse : Au-delà du corps sexué : une lecture psychanalytique du transhumanisme

Problématique : Nous nous proposons dans ce travail de recherche de tenter une lecture psychanalytique de deux sujets d’actualité particulièrement polémiques : le transhumanisme et le transsexualisme. Nous serons donc amenés à revenir, dans une optique lacanienne, sur les concepts de psychose, de psychose ordinaire et de sinthome, castration, forclusion du Nom-du-Père, fonction phallique et formules de la sexuation, jouissance phallique et jouissance de l’Autre, mais aussi sur la différence entre le corps biologique tel que le conçoit la science, et le corps vu par la psychanalyse tel qu’il ne devient un organisme que marqué par le signifiant, corps vidé de jouissance que nous pouvons dès lors qualifié de “diminué”. Partant alors du principe que la psychose est un “en-deçà de la castration”, nous confronterons deux cas de psychoses avérées : celle de Schreber et celle d’Artaud, respectivement avec les revendications transsexualistes et transhumanistes, forclusion du Nom-du-Père et solution délirante aboutissant au “pousse-à-la-femme”. Chez Schreber, ceci peut-il être mis en parallèle avec la revendication transhumaniste de résoudre dans le réel biologique la castration non advenue et le défaut de nouage entre Réel et Symbolique ? L’opération peut-elle faire sinthome ? Existe-t-il un troisième sexe ? Un “horsexe” ? Que nous apprennent les études sur le genre (Stoller) ? Dans le même ordre d’idée de dépasser les limites d’un corps qui ne nous convient pas, nous tenterons alors de mettre en parallèle la revendication artaldienne d’un corps sans organes, largement reprise et théorisée par Deleuze et Guattari comme volonté de se libérer des limites imposées par les strates subjectives et signifiantes pour une expérimentation intensive bien que dangereuse, et le transhumanisme comme expérience hybride homme-machine. Le transhumanisme est-il un devenir commun homme-machine, sur le modèle de la guêpe et de l’orchidée (Deleuze) ? Ou est-ce le refus ultime de la castration allant jusqu’au refus le plus ultime de la mort, au profit d’un homme devenu son propre Créateur ? Qu’en est-il, dès lors, du sujet de l’inconscient dans ce montage homme-machine ? Autant de questions, parmi d’autres, qui ne manqueront pas de se présenter et que nous aurons à approfondir en privilégiant une lecture psychanalytique par rapport aux approches politiques, sociales, économiques, voire éthiques, largement débattues par ailleurs.

Mots-clés : Transhumanisme, transsexualisme, hors sexe, psychose

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